lundi 13 juillet 2015

Plonger, de Christophe Ono-dit-Biot: une histoire d'amour amère et d'amour de la mer

Voilà un vrai beau livre de vacances, estival à souhait avec tous les ingrédients indispensables: de l'amour, du mystère, un cadre enchanteur...


Alors on plonge, forcément...

César tombe fou amoureux de Paz, une espagnole sublime, une artiste talentueuse, une photographe épatante éprise de liberté et aux idées bien arrêtées. De leur union naît Hector. mais Paz n'est pas heureuse à Paris, et veut entreprendre le monde. Pas César qui a assez bourlingué. Un jour Paz part, laissant mari et fils seuls. On la retrouve nue et morte sur une plage à l'autre bout du monde, des mois après.

Le livre est la narration de César à son fils, à qui il doit la vérité sur sa mère: de leur rencontre à la fin de leur histoire, en traversant le monde de l'art européen, de Venise à Abu Duwas, d'Ulysse à Aladin.

Que l'auteur évoque le monde de l'art en continu m'a beaucoup plu, de plus leur histoire d'amour impossible en lien étroit avec différentes oeuvres était intéressante: la conception d'Hector dans le ventre de la baleine à Venise reste un moment éminemment romantique pour le lecteur...

"Je t'emmène dans les profondeurs." Aujourd'hui, évidemment, cette phrase revêt une signification dérangeante, qui me brûle. Mais à l'époque, je l'ai prise pour ce qu'elle était. Une incursion dans le coeur du sujet. L' étap-clé de l'initiation.

Elle conduisait sans un mot. Avec, toujours, montant dans l'habitacle, le Requiem de Mozart. Requiem, dont dériverait le nom "requin". "Requiem est un gros poisson de mer qui dévore les hommes, écrivait Furetière, qui est ainsi nommé parce que, quand on en est mordu, il n'y a rien d'autre à faire qu'à chanter le requiem..."