jeudi 27 octobre 2016

"La fille du train" de Paula Hawkins

La fille du train, c'est Rachel, habitante de la banlieue qui se rend à Londres tous les jours par le train de 8h04, et qui en revient par le 17h56. Elle continue même de le prendre, ce train, alors qu'elle n'a plus de travail depuis plus d'un an. Elle s'est prise d'un intérêt certain pour un couple vivant dans une maison au bord de la voie ferrée. Elle leur a attribué des prénoms, elle imagine leur vie de couple parfait, elle rêve les yeux ouverts à chaque arrêt du train devant cette maison.

On apprend ensuite qu'elle a habité dans une maison voisine de celle-ci, que son mari y vit avec la femme pour laquelle il a quitté Rachel, et qu'ils ont un bébé.
Ajoutez encore que Rachel est une alcoolique dépressive ravagée par cette tromperie. Enfin, un matin, elle aperçoit de son train une scène inhabituelle: la jeune femme qu'elle adore observer embrasse un homme, mais ce n'est pas celui de d'habitude...
Rachel entre dans une rage folle.


C'est un polar captivant qui vous attend: je ne l'ai pas lâché deux soirs durant. C'est l'histoire de 3 femmes, une trompée, une heureuse, une torturée. Cela tourne autour de la maternité et de ses souffrances. La narration adopte le point de vue de chacune de ces femmes. A chaque début de chapitre, nous avons le prénom de celle dont on va suivre les pensées. 
Une histoire de femmes, écrite par une femme. Ce sont les meilleures...
   
"      RACHEL

Dimanche 21 juillet 2013
Matin

Je me réveille la tête emplie de lui. ça n'a pas l'air vrai, rien ne semble réel. J'ai la peau qui picote. J'aimerais tellement boire un verre, mais je ne peux pas. Il faut que je garde les idées claires. Pour Megan. Pour Scott."



Je suis allée voir le film dans la foulée, pour une fois, mes souvenirs étaient frais! Pas comme Rachel... Il est assez fidèle au roman, les personnages bien campés. Je regrette juste que les américains n'aient pas pu s'empêcher de situer l'action à Ney York au lieu de Londres, ce qui pour moi enlève un charme considérable. Je m'étais bien imaginée l'architecture de petites maisons londoniennes au bord de la voie ferrée: point de tout cela, des immenses baraques insipides à la place.
Emily Blunt campe une Rachel plutôt convaincante.
Je regrette aussi que les personnages masculins Scott et Tom soient un peu lisses, bien moins ambigus et terrifiants que dans le livre. La narration cinématographique est trop rapide pour retranscrire les subtilités des personnages: on perd forcément en cohérence, qualité et profondeur.


lundi 24 octobre 2016

Harry Potter et l'enfant maudit, pièce de théâtre de JK Rowling, John Tiffany et Jack Thorne

Voilà donc enfin la huitième histoire, dix-neuf ans plus tard.
 Quelle intelligence d'avoir choisi l'art dramatique pour raconter la suite du phénomène planétaire!
Quel bonheur de retrouver l'univers et les personnages captivants.

Alors évidemment, tout de suite, on se demande qui va être cet enfant maudit.
Harry et sa femme Ginny ont 37 ans, 3 enfants: James, Albus, Lily.
James et Lily, sont parfaits et ont tout pour eux, tandis que Albus Severus Potter, lui est.... différent.
Cela commence avec le Choixpeau, qui va lui faire intégrer... (attention SPOIL!) Serpentard! Un Potter à Serpentard? NON? Pas possible! Et pourtant si. Ajoutez à cela qu'il se lie rapidement d'amitié avec Scorpius Malefoy: vous avez le début détonnant qui va vous faire tenir jusqu'au bout de la nuit avec le livre entre les mains.
La pièce se joue à guichet fermé depuis cet été, j'aimerais beaucoup avoir la chance d'y assister.


Bien sûr, nous dirons tout de même que les nouveaux personnages n''arrivent pas à la hauteur des piliers conçus et façonnés pendant une dizaine d'années: les enfants n'égalent pas leurs parents. 
Les dialogues entre père et fils côté Potter et côté Malfoy sont assez mièvres. Et même si JK Rowling s'est défendue longtemps de donner une suite à son coup de maître: elle a tout de même mis en place de quoi établir une digne suite.
Longue vie à Potter!

"En attendant Bojangles" de Olivier Bourdeaut

 Alors évidemment...

Ce roman est à lire avec en fond sonore cette merveilleuse chanson de Nina Simone: "M. Bojangles".
C'est la pièce maîtresse du livre, un des personnages principaux presque.

C'est le récit d'un fils en admiration devant ses parents, qui dansent sur "Mr. Bojangles", qui mènent une vie de fête permanente et qui entraînent leur progéniture dans leurs fantaisies.

Ce couple est fou amoureux, et leur fils est le témoin privilégié de cet amour insensé.
Celle qui mène le bal, c'est la mère. Imprévisible, fantasque, délirante, elle est capable de tout et le père et le fils adorent cela. Elle a adopté un oiseau exotique nommé Mle Superfétatoire, qui finit d'imprimer à cette famille un caractère inédit et inouï.
Puis un jour, la mère va trop loin. Mais il est hors de question que la fête s'arrête. Alors le père et le fils feront tout pour être à la hauteur de cet amour fou.





"Maman était fâchée avec les horloges, alors parfois je rentrais de l'école pour goûter et il y avait du gigot et d'autres fois il fallait attendre le milieu de la nuit pour commencer à dîner. Alors nous patientions en dansant et en avalant des olives. Il est arrivé qu'on danse trop pour manger, alors, tard dans la nuit, Maman se mettait à pleurer pour me montrer combien elle était désolée, et elle me picorait en me serrant fort dans ses bras avec son visage tout mouillé et son odeur de cocktail. Elle était comme ça ma mère et c'était bien ainsi. Les invités riaient beaucoup et fort, et de temps en temps, ils étaient trop fatigués d'avoir ri, alors ils passaient la nuit dans un de mes deux lits. Le matin, ils se faisaient réveiller par les cris de Mle Superfétatoire qui n'était pas vraiment favorable aux grasses matinées."

C'est un livre étonnant, original, qui ne laissera pas de vous surprendre. Les personnages sont attachants, surtout le père dont l'amour est admirable. J'ai aimé le récit du point de vue du fils, un regard d'enfant naïf mais pas tant que ça. C'est une magnifique histoire d'amour.

vendredi 26 août 2016

Ma vie posthume de Hubert et Zanzim

En deux tomes: "Ne m'enterrez pas trop vite" et "Anisette et formol": le ton est donné, n'est-ce pas?

Emma Doucet est une veuve qui habite une des dernières maisons que le maire de la ville n'a pas encore pu raser. Elle est la narratrice et nous annonce assez rapidement qu'elle est tombée d'un escabeau, puis qu'on lui a, par dessus le marché, tiré dessus, c'est-à-dire qu'on l'a assassinée.
Le lecteur comprend donc qu'elle est morte mais qu'elle continue à vivre, et même bien mieux qu'avant!
C'est drôle et délirant, une histoire à dormir debout: on regrette juste qu'il n'y ait que deux tomes.


PS: Zanzim est l'auteur aussi de l'île aux femmes, dont j'avais parlé un peu avant.


La vie de palais de Richard Malka et Catherine Meurisse

            Je suis Catherine Meurisse depuis ses "grands hommes de lettres", et c'est une BD drôle et acerbe sur la vie d'avocat qu'elle nous présente là. Richard Malka est avocat et avec la dessinatrice ils ont confectionné les aventures d'une avocate Jessica. On se demande tout de suite pourquoi avoir choisi une femme pour parler du métier d'avocat. Peut-être parce que cela prête plus à rire? 


Hou, ça ne va pas me plaire, cela doit donc être autre chose. Peut-être parce qu'il y a plus à dire, que de son point de vue de femme, elle a affaire à encore plus d'obstacles?


Ce n'est pas seulement un BD humoristique, c'est aussi une sorte d'encyclopédie sur le monde judiciaire. Vous saurez tout sur le harcèlement moral, la défense pour tous, la robe d'avocat, la rétention de sûreté, et la 17e chambre.... Ah, la 17e chambre!





Très drôle, très intéressant. Peut s'avérer un bon cadeau pour celui qui va entrer en contact avec un avocat sous peu.

Les intéressants, de Meg Wolitzer

        L'été 1974, Julie a choisi de partir en "colonie de vacances", enfin au USA, on dit plutôt "camp", après le décès de son père, pour essayer de se changer les idées.
Ce camp appelé "Spirit-in-the-woods" est né d'une volonté d'un vieux couple de créer un petit monde utopique, comme cela pouvait se faire dans les années 70. Voilà l'héroïne ( c'est curieux que je mette ce mot "héroïne", car ce n'en est pas une en fait, c'est disons, le personnage principal ) Julie qui tombe en amour pour ce camp: elle va rencontrer en effet quatre autres adolescents qui vont rester ses amis ensuite et que nous allons suivre tout au long du roman: Ethan, un surdoué de film d'animation, Goodman, un joli coeur dont Julie va tomber amoureuse, sa petite soeur Ash, new yorkaise chanceuse et bien née, Jonah, fils d'une célèbre chanteuse folk , et Cathy, qui rêve de devenir danseuse.



      Julie devient rapidement "Jules", rebaptisée par ses amis. Elle les admire tous, et nous paraît comme la petite palôte du groupe, qui n'a aucun talent ni beauté, et qui ne cesse de ressasser les jours heureux de Spirit-in-the-wood.
Ils ont tous un talent, oui, mais ce sera finalement bien elle qui va le mieux s'en sortir: peut-être parce que elle n'avait rien au départ, contrairement aux autres?

Ainsi donc, ces cinq ados se gargarisent d'être jeunes et beaux dans leur tente de colonie de vacances et se proclament "les Intéressants".  Jules s'interroge beaucoup sur cette notion: elle trouve toujours la vie de ses amis plus intéressante, leurs amis, leur maison. Elle se demande sans cesse si elle aussi a un talent: bref elle nous fatigue de ne pas vivre sa vie à force de regarder celle des autres.

J'ai été un peu désappointée par ce roman, je m'attendais à ce qu'il soit beaucoup plus intéressant.

"Les sentiments pouvaient vous submerger de manière soudaine et violente; c'était une chose qu'elle apprenait ici à Spirit-in-the-woods. Elle ne pourrait jamais devenir la petite amie d'Ethan Firman, et elle avait eu raison de lui dire qu'elle n'essaierait plus. Il n'y aurait pas de formation de couple cet été, pas de création de sous-ensemble passionnés, et si , une un sens, c'était triste, c'était également un soulagement à bien des égards car désormais, ils pourraient retourner dans le tapi des garçons, tous les six, et reprendre leur cercle parfait, ininterrompu et permanent."


Le Royaume de Kensuké de Michael Morpurgo

Voici un nouveau Robinson: l'histoire de Michaël qui vit en Angleterre et qui part faire la tour du monde en voilier avec ses parents. Puis une nuit, alors qu'il est de quart, Michael tombe à la mer en voulant récupérer sa chienne Stella.



Il reprend connaissance au matin sur la plage d'une île déserte, et ne sait pas du tout comment il a pu survivre. Le voilà au milieu du Pacifique, terrifié par les bruits de la jungle, sans eau, ni nourriture. Comment va pouvoir s'en sortir notre Robinson moderne?
Rapidement, il réalise qu'il n'est pas seul, et que quelqu'un semble veiller sur lui. C'est là que le titre prend tout son sens.

Un beau roman d'aventures avec en fond une amitié mémorable. Belle narration captivante, à la 1ère personne: beaucoup de détails sur la survie en mer puis sur l'île.

"Quand la plage s'arrêta net, il fallut de nouveau entrer dans la forêt. Là aussi, je trouvai un étroit sentier que je suivis. Cependant, la forêt devint bientôt impénétrable, sombre et menaçante. On n'entendait plus les cris des singes, mais quelques chose d'infiniment plus menaçant: des feuilles froissées, des craquements de branches,des bruissements furtifs. Ils étaient là, je le sentais, tout autour de moi.J'en étais sûr, maintenant, des yeux nous épiaient. Nous étions suivis."

lundi 15 août 2016

Lennon, de David Foenkinos

             Alors vous allez me dire que je poursuis avec les biographies, mais ceci n'en est pas une, enfin pas véritablement. Je m'explique: Foenkinos fait parler Lennon à la première personne, et imagine 18 séances de confessions ( à un journaliste? à un psy?) durant la période de cinq années de pause médiatique du Beatles, de 1975 à la veille du 8 décembre 1980, jour de son assassinat par un déséquilibré.



On en apprend des vertes et des pas mûres sur John! Je ne m'étais jamais interrogée sur lui: sa musique m'avait bercé depuis toujours, grâce aux vinyles de Maman. Je me souviens de cette pochette de 45 tours où les quatre ne sont pas les mêmes face A et face B: les fameux "garçons dans le vent" que j'ai découverts dans les années 90 avaient pour moi le parfum de l'adolescence de ma mère, et je ne soupçonnais en rien la folie dévastatrice que cela a été.



Avant cette folie, il y a d'abord eu une enfance atroce, abandonné par ses parents. Faut-il donc avoir souffert pour écrire magnifiquement de la musique? ou bien le talent est-il inné?
puis une célébrité incroyable et ravageuse, puis tous les excès qui le mènent à sa perte après avoir tout gagné, et enfin la rencontre décisive avec Yoko Ono.



Portrait étonnant d'un musicien magique, dans lequel la première personne nous permet d'entrer au plus intime de ses pensées. Un livre très intéressant lu en une après-midi, où l'on se réécoute avec plaisir des chansons mythiques.







George Sand, par Martine Reid

Une fois n'est pas coutume, une biographie, conseillée par une amie chère.
Magnifique destinée d'une femme immense par le talent, et l'oeuvre.
Quel colossal travail pour une femme qui a traversé son siècle et ne s'en est pas laissé conter. Quel courage, quel énergie: on est admiratif tout au long du livre et la réalité n'a rien à envier à la fiction pour la fondatrice d'un genre littéraire: l'autobiographie au féminin.

Quelle liberté, quelle audace, quelle force se dégage de cet être! Elle analyse son époque, fonde des journaux, participe à la vie politique républicaine, oeuvre pour les droits (balbutiants) des femmes, s'habille donc en homme, fume la pipe, gère un immense domaine, écrit la nuit, subvient aux besoins de ses nombreux boulets (enfants, amants), enterre Chopin, Musset, adore littéralement la vie et n'arrête jamais.
 Quelle vie!


 " Vivre! Que c'est bon! malgré les chagrins, les maris, l' ennui, les dettes, les parents, les cancans, malgré les poignantes douleurs."

"Etre artiste! oui, je l'avais voulu, non seulement pour sortir de la geôle matérielle où la propriété nous enferme (...) pour m'isoler du contrôle de l'opinion (...) pour vivre en dehors des préjugés du monde (...) et avant tout, pour me réconcilier avec moi-même."

mercredi 20 juillet 2016

Tobie Lolness de Timothée de Fombelle, un roman d'aventures miniature par ses personnages, mais gigantesque par son souffle.

                                                           Tome 1: La vie suspendue






Tome 2: Les yeux d'Elisha



L'histoire commence in medias res avec la traque du héros éponyme. Le rythme haletant est donné: ce garçon d'un millimètre et demi ne va pas cesser de déployer des trésors d'énergie durant cette saga, qu'on goûte avec plaisir.

On plonge dans un monde incroyable de rêverie et d'imagination, au coeur d'un chêne fabuleux, où une mouche est un monstre gigantesque, et une goutte d'eau un lac.
Quel héros attachant que ce Tobie Holness, dont les sentiments sont aussi doux que son nom, dont la force et la témérité ne vont que grandir au fur et à mesure des romans!

Tobie est poursuivi par son peuple car son père a refusé de livrer le secret d'une invention visionnaire. Il est le seul survivant et les obstacles vont évidemment s'accumuler sur son chemin.
L'humour très présent, et les personnages attachants, les illustrations de François Place, et la malice de l'auteur qui s'attache à employer des expressions et à leur trouver une origine dans ce monde, sont autant de raisons de tomber en tendresse devant Tobie Lolness.

"Mes parents s'appellent Sim et Maïa Holness, articula Tobie. Mon père est assez grand, il a un rire qui fait des étincelles... ma tête entière tient dans ses mains. Une nuit il m'a donné une étoile. Elle s'appelle Altaïr. (...) Ma mère est plus petite. Elle sent le pain frotté au pollen. Ma mère chante seulement quand elle est seule. Mais vous pouvez l'entendre quand vous dites "je vais faire un tour" et que vous restez, l'oreille collée à la porte... Elle chante.

Meurtres au manoir, de Willa Marsh, un bon vieux roman policier anglais à la Agatha Christie, british à souhait

           Ne vous fiez pas au titre plan-plan et insipide, c'est somme toute un bon polar qui vous attend.

Clarissa reste désespérément célibataire et s'ennuie ferme à Londres. Alors quand elle tombe sur Thomas, un ami d'ami, dans une soirée, qu'elle découvre qu'il est jeune veuf, et qu'il hérite d'un magnifique, somptueux, splendide manoir, elle se dit qu'elle est amoureuse (du manoir, pas du gars). Et la voilà qui fait tout pour obtenir son "mariage parfait".
Une fois la bague au doigt, et installée dans son fabuleux manoir, elle pense avoir gagné la partie. Que nenni! Les deux vieilles tantes de Thomas commencent leur manège diabolique et discutent avec les fantômes de la famille pour savoir qui doit être envoyé ad patres, ou pas.
Voilà notre Clarissa bien mal engagée, et on souffle un peu quand débarque sa meilleure amie pour l'aider.  Soi-disant meilleure amie....



" - Voici l'aspirine, dit Clarissa, mais elle continue de songer aux tantes. ON peut définitivement compter sur elles. Elles ont si bien pris cette histoire de bébé. Je croyais pourtant qu'elles allaient me jeter dehors. Où serais-je aujourd'hui, sans elles?
  La réponse à cette question est assez simple. Clarissa serait dans son appartement, à Fulham, en toute sécurité, sans mari paralysé, sans maison hantée, sans vieilles tantes folles et sans enfant illégitime...."

Journal d'un corps, de Daniel Pennac, où tout est dit dans le titre

Cela commente par un avertissement au lecteur: les pages qui vont suivre ne sont pas de la plume de l'auteur, mais du père d'une amie qui lui a demandé expressément de publier le journal de son papounet:  quelques (il y en des dizaines!) carnets trouvés après sa mort.
Bon.
Encore un roman qui va décrire la vie de quelqu'un qui n'est pas l'auteur. mais je vais forcément me poser la question: ça devient une obsession!
Toujours est-il que Pennac a dû faire un tri dans ce qu'il a choisi de publier. Mais pourquoi le publier à son nom, et pas à celui de cet homme dont on nous raconte la vie, et très intimement? Donc c'est inventé? C'est un journal fictif de ce qui a bien pu se passer chez un homme lambda de ce siècle: né entre-deux guerres, mauvaise relation avec sa mère, père adulé, puis marié, des enfants, un adultère, pépins physiques,  petits enfants, corps qui vieillit, qui lâche... LA vie quoi?!
C'est peut-être une des prétentions de Pennac, comme un roman d'ailleurs, offrir des morceaux de vie. Vraie ou pas, on s'en moque. L'important c'est l'émotion. Et l'amour des mots.



Tout est extrêmement sincère et sent le vécu (si je puis me permettre), et l'on rit, franchement.


Ce journal d'un corps nous fait entrer dans la tête d'un garçon de 12 ans en septembre 1936 et nous emmener jusqu'à ses 87 ans et 19 jours.
Tout est vu via le physique, le corporel.  Son corps est le sujet: ses ressentis, ses douleurs, ses émotions: ce journal nous livre l'intimité d'un homme de 1936 à 2010.

C'était étrange d'être dans la tête d'un homme du XX°siècle, puis peu à peu, je me suis prise au jeu, même si la narration de ses douleurs et autres problèmes physiques était parfois un peu pesante, il demeurait dans son thème, on ne pouvait donc guère le lui reprocher.

" 13 ans, 1 mois, 8 jours            Mercredi 18 novembre 1936

Je veux écrire le journal de mon corps parce que tout le monde parle d'autre chose."
(...)

"73 ans, 2 mois                        Mardi 10 décembre 1996
On parle beaucoup de maladie autour de moi. 
"Toi, tu ne peux pas comprendre, tu n'es jamais malade!" Une des vertus de ce journal aura été de préserver tout un chacun des états de mon corps Mon entourage y a gagné en bonne humeur."

73 ans, 2 mois, 2 jours                 Jeudi 12 décembre 1996

Je suis une clepsydre."


Oui. C'est cela. LA vie, quoi.

vendredi 22 avril 2016

Le livre des Baltimore, de Joël Dicker

Après l'Affaire Harry Québert, Joël Dicker reprend son narrateur: Marcus Goldman, écrivain à succès de New York, dans ce roman qui va s'avérer une autobiographie de ce personnage, ou plutôt de sa famille.
Marcus parle d'emblée d'un Drame, qui a marqué un avant et un après dans l'histoire familiale.
Jusqu'au jour de ce fameux Drame, la famille Goldman comporte deux entités distinctes: les Goldman de Montclair: les parents de Marcus et lui-même, et les Goldman de Baltimore: l'oncle de Marcus, sa femme Anita et le cousin Hillel.

Ces Goldman de Baltimore mènent une vie luxueuse et prospère, et Marcus est totalement en admiration devant son oncle Saul et sa famille. Tout lui semble parfait chez eux, leur villa, leurs repas de Thanksgiving, leur vacances à Miami, leur maison de vacances dans les Hamptons. Les souvenirs remontent et il nous livre toute la fascination qu'il éprouvait pour cette famille de l'Amérique huppée, allant jusqu'à avoir honte de ses propres parents.
 Puis le livre avance (mais pas celui que Marcus est censé écrire) et on se demande ce qui  a bien pu arriver, quel est ce Drame qu'il ne cesse de ressasser, et surtout comment cela a bien pu arriver à une famille à qui visiblement tout réussit.

On comprend finalement que le tableau n'était pas si parfait que ça, et que le vernis se craquèle au fur et à mesure qu'il avance dans l'"enquête" sur sa famille.

On retrouve un peu la même construction que pour l'Affaire Harry Québert: flash-backs, imbrication de souvenirs, évènement mystérieux et clou pour la fin du roman.

Je l'ai lu avec plaisir, mais celui-ci était moindre que pour l'Affaire.



"Baltimore.
Années 90.

Les moments de bonheur avec les Goldman-de-Baltimore  étaient contrebalancés deux fois par an, lorsque nos deux familles se réunissaient: à Thanksgiving, chez les Baltimore, et pour les vacances d'hiver à Miami, en Floride, chez nos grand-parents. A mes yeux, plus qu'à des retrouvailles, ces rendez-vous familiaux s'apparentaient à des matchs de football. D'un côté du terrain, les Montclair, de l'autre les Baltimore, et, au centre, les grands-parents Goldman, qui officiaient en tant qu'arbitre et comptaient les buts.

Thanksgiving marquait le sacre annuel des Baltimore. La famille se réunissait dans leur immense d'Oak Park et tout y était parfait, du début à la fin."

mercredi 13 avril 2016

D'après une histoire vraie, le dernier de Delphine de Vigan

Le dernier roman de Delphine de Vigan est ce qu'on pourrait appeler un thriller psychologique. Tout est dans la manipulation. Reste à déterminer qui est véritablement manipulé. L'héroïne, ou le lecteur?



La narratrice s'appelle Delphine, est en couple avec François, critique littéraire passionné de romanciers américains.  Ca nous rappelle forcément quelqu'un... Elle est écrivain et éprouve un monde de difficultés à rédiger son dernier livre. Elle n'écrit plus une seule ligne, en fait.
Elle rencontre un jour L. qu'elle admire immédiatement et qui entre rapidement dans sa vie, comme amie, confidente, colocataire, sosie... Elle nous prévient d'emblée de l'ascendant que cette femme a eu sur elle, puis nous raconte comment L. (elle) a pris possession de sa vie, la vidant littéralement de toute substance.
L. est nègre pour des célébrités, elle est écrivain aussi donc. Elle va rapidement, vous le devinez, prendre la place et écrire à la place de Delphine. Elle raconte qu'elle met toujours le mot FIN, à chacun de ses livres, pour signifier au lecteur que c'est terminé. Elle ajoute que sa marque de fabrique est une étoile qu'elle rajoute au mot FIN.
Delphine construit d'emblée une atmosphère d'angoisse qui trouve son acmé à la fin de l'histoire. Le lecteur sent monter la tension et  a d'emblée une antipathie pour cette L. (elle!)
Delphine reçoit en outre des lettres de menace sur le contenu de ses précédents livres: où le contenu autobiographique sur sa mère et sa famille (là on pense à Rien ne s'oppose à la nuit) a dérangé l'auteur des lettres.
Il y a donc une réflexion sur l'écriture autobiographique et la fiction. Dans le roman Delphine rencontre des lecteurs qui affirment vouloir lire la vérité: les lecteurs au fond veulent savoir si c'est vrai, et ne veulent pas tant que ça qu'on leur raconte des histoires.

Or, Delphine s'amuse et son jouet c'est nous, lecteur, pris dans les filets de sa narration en abîme. Le titre évoque une autobiographie, et tout le long Delphine distille des effets de réel, tout en se défendant de vouloir raconter le vrai dans ses romans. Elle joue avec la réalité et la fiction. Elle joue à être l'auteur et le narrateur, et aussi un autre personnage. Car cette L. c'est elle! Non? Non! Non. Mais alors QUI a écrit ce livre?
 Elle veut instiller le doute dans l'esprit du lecteur, et le mot FIN avec une étoile à côté nous cloue littéralement à ce sentiment  d'avoir lu un livre brillant, et aussi d'avoir été brillamment manipulé. Le lecteur se console en se disant qu'il est finalement lui aussi, un personnage du livre.

J'ai retrouvé ce passage, qui, après relecture, est éloquent sur la duplicité de la narratrice. On continue de chercher des réponses, même après avoir lu le livre. Est-ce que c'est vrai? En même temps, quand on dit "d'après", c'est que ce n'est pas tout à fait la réalité. Elle s'est protégé, en mettant ce "Après". Bon, j'ai compris, je ne suis pas prête d'avoir les réponses à toutes mes questions. A moins que je ne rencontre Delphine de Vigan? Et non justement c'est cela qu'elle ne veut pas. Ce qu'elle  veut, c'est qu'on soit pris dans une histoire, et avec celle-ci, elle m'a captivée.

 "Je serais une autre.
L. ravivait cet espoir inassouvi d'être plus belle, plus spirituelle, plus confiante, d'être quelqu'un d'autre en somme, comme dans cette chanson de Catherine Lara qu'adolescente j'écoutais en boucle: Fatale, fatale, j'aurais voulu être de ces femmes pour lesquelles tout le monde s'enflamme, fou d'amour, foudroyé..." 

Est-ce qu'elle écoutait vraiment cette chanson? En même temps écrire un livre c'est le meilleur moyen pour être cette "autre"!

"Encore aujourd'hui, même si avec le temps je me suis peu à peu accommodée de ma personne dans son ensemble, même s'il me semble vivre en paix, et même en harmonie, avec celle que je suis, même si je n'éprouve pas le besoin impérieux de troquer tout ou partie de moi-même contre un modèle plus attractif, j'ai gardé, je crois, ce regard sur les femmes: une réminiscence de ce désir d'être une autre qui m'a si longtemps habitée."

Si. Le lecteur a envie d'être aspiré dans une histoire. Plus rien ne compte autour, que de continuer cette lecture, coûte que coûte. Lui aussi, peut vivre et être "autre".

jeudi 10 mars 2016

La passe- miroir, tome 1: les fiancés de l'hiver, de Christelle Dabos

      Ophélie est une jeune fille maladroite et attachante, avec son écharpe qui s'enroule amoureusement autour de son cou (oui, les objets s'animent dans ce livre): elle vit sur une arche appelée Anima et possède des talents de liseuse, enfin un don: elle peut lire le passé des objets en les touchant, et elle traverse les miroirs.  Sa vie s'écoule paisiblement au milieu des livres et des objets, elle refuse tranquillement tous les maris qu'on lui propose jusqu'au jour où on la fiance à Thorn, du puissant clan des Dragons. La jeune fille doit quitter sa famille et le suivre à la Citacielle, capitale flottante du Pôle. C'est un univers aussi glacial que son futur mari qui l'y attend, et qui s'avère chaque jour un peu plus impitoyable. Pourquoi donc l'a-t-on choisie elle, la binoclarde mal attifée? Pourquoi doit-elle dissimuler sa véritable identité? Plus elle va avancer dans ce monde onirique hallucinant, plus elle va devenir le jouet d'un complot ô combien dangereux.





Ce premier livre est un énorme pavé que j'ai dévoré en deux jours, tellement son univers m'a plu. J'ai hâte de lire le deuxième tome. Cet univers de songe et de glace m'a fait penser à celui dépeint dans un des tome de Cape et de Crocs, dont je vous fournis la première de couverture:

 Il s'agit du tome 9: le maître d'armes: tout ce bleu, ce pays flottant, ces personnages sélénites à la duplicité incroyable, j'ai vraiment établi tout de suite un rapprochement. Je ne sais si l'auteur a été lectrice d'Ayroles et Masbou, mais pour moi ce sont les images qui me sont venues à l'esprit quand j'ai lu ce très beau roman. (Enfin une infime part de tout ce monde foisonnant qu'elle a construit)


















" Clouée sur place, Ophélie était incapable de bouger. Il était là. L'homme qui était sur le point de déstructurer sa vie était là. Elle ne voulait ni le voir, ni lui parler. 

Agathe lui attrapa le poignet et lui fit traverser la famille en la traînant à sa suite. Enivrée de bruit et de pluie, à demi-consciente, Ophélie passa de visage en visage jusqu'à tomber sur le poitrail d'un ours polaire. Hébétée, elle ne réagit pas quand l'ours marmonna un "bonsoir " glacé. Tout là-haut, loin  au-dessus de sa tête."




vendredi 19 février 2016

BD Sept personnages célèbres de Molière enquêtant sur sa mort mystérieuse



J'ai la vie de Molière affiché en énorme dans ma salle (exposé de mes élèves), et le dramaturge est pour moi omniprésent et capital dans ma vie et dans mon métier. Mon amour du théâtre est inconditionnel. Vous comprendrez que lorsque j'ai aperçu cet album, je m'en suis emparée, juste intriguée, et également pour avoir le plaisir de retrouver cet univers théâtral. Mais allais-je le retrouver?
Force est de constater que oui, plutôt. L'ensemble est précis, voire ciselé. Peut-être un peu trop de violence et de sang: je suis pour les règles du théâtre classique: pas d'effusions de sang sur scène!
Il n'y en a d'ailleurs pas dans les pièces de Jean-Baptiste: beaucoup plus d'amour, d'amour de la vie, de rires et de comédie, d'alexandrins, que de complots, de gardes du cardinal et autres violences stériles.



SEPT est aussi une série bâtie sur le chiffre mythique, sur différents domaines, comme vous le constatez ci-dessous. 




Comment braquer une banque sans perdre son dentier, de Catharina Ingelman-Sundberg

Cinq petits vieillards: Martha, Stina, Anna-Greta, Le Génie et le Râteau (oui les hommes n'ont que des surnoms!) s'éteignent à petit feu dans une maison de retraite à Stockholm. On les traite de manière intolérable, on rogne sur leur nourriture, on les pose devant la télé gavés de tranquillisants. Situation scandaleuse qui les fait réagir et ranime la flamme de leur rébellion. Bien décidés à ne pas passer l'arme à gauche de sitôt, mais plutôt à commencer une nouvelle vie au soleil, les voilà qui s'évadent et projettent de faire le casse du siècle.

Ces suédois ont décidément bien la verve comique, avec leur titre à rallonge énigmatique et cocasse. Inévitablement cela nous fait penser au Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire.
Il n'y a que des vieux pour imaginer que la prison est bien mieux que la maison de retraite, et donc l'envisager sérieusement!
Evidemment rien ne va se passer comme prévu. Au rythme de leurs déambulateurs, l'aventure va prendre une tournure inédite, et on va s'accrocher à eux, comme eux à la vie, au soleil.


jeudi 4 février 2016

La minute de vérité, roman d'art et d'amour , de Bjorn Sortland

C'est le journal intime d'une norvégienne de 17 ans, Frida, qui commence à écrire quand elle apprend qu'elle est atteinte d'une maladie des yeux, et qu'elle risque de perdre la vue. Là voilà décidée du coup à réaliser tout ce qu'elle n'a jamais osé: partir à Florence par exemple, et voir tout ce qu'elle ne verra peut -être jamais plus.
Ses rêves de grandeur s'arrêtent (non! continuent) au Mcdo de la gare de Florence où elle rencontre Jakob, 19 ans (intéressant), norvégien lui aussi (Chance! je me demande quelles sont les probabilités de rencontrer un norvégien à Florence... mais passons), beau gosse vous vous en doutez (of course), et (étonnamment) cultivé: il doit rédiger des articles sur l'histoire de l'art et parcourir l'Europe pour admirer les 33 tableaux qu'il a choisis.
Le garçon est intarissable sur les 33 représentations de la Crucifixion (si, si, mais je vous assure que ça ne va pas l'empêcher de tomber amoureuse, bon c'est vrai que ce n'est pas éminemment romantique), et elle va boire ses paroles tout au long de leur périple.
Son récit alterne donc entre ses ébahissements de jeune fille en fleur face à un Apollon, et son admiration pour la culture de ce jeune homme.

Le livre présente toutes les reproductions des tableaux, et offre une vraie vision de l'histoire de l'art, intéressante, voire passionnante. On tomberait presque amoureuse de Jakob, nous aussi!
(C'était notre minute de vérité)
Pour savoir ce dont il s'agit, lisez donc l'histoire de Frida.


California dreamin' de Pénélope Bagieu

Je retrouve avec joie ma chouchoute Pénélope, mon illustratrice préférée. J'ai appris il n'y a pas longtemps qu'elle vivait aux Etats Unis, et voilà qu'elle sort un album narrant la vie d'Ellen Cohen, alias Cass Elliot, du groupe mythique folk pop des Mamas and Papas, de la fin des années soixante. Je connais aussi sa passion pour la musique: génial donc qu'elle conjugue les deux à présent.



Elle a choisi une narration selon plusieurs points de vue: celui sa soeur, qui explique son besoin de manger compulsif, celui de son père, fan d'opéra qui l'a fait baigner très vite dans la musique...

Très vite on se prend d'affection pour cette super nana qui affirme à vingt ans: "Je serai la grosse la plus célèbre du monde." et qui plaque Baltimore pour aller tenter sa chance à New York. Elle a une joie de vivre et une détermination formidables, et elle embarque son monde dans ses aventures: animation d'une émission de radio où elle affirme détester la musique folk! puis un premier groupe qu'elle forme après avoir rencontré (pardon être tombée amoureuse) Tim, un deuxième: les Mugwumps, dont l'occupation favorite, elle le reconnaît, consiste surtout "à se défoncer au LSD et à raconter des blagues scato."

Elle tourne ensuite autour des Journeymen, car elle est raide dingue de Denny (Doherty), qui lui est amoureux de Michelle (Gilliam), laquelle est en couple avec John (Phillips). On est a la fin des années soixante je vous rappelle: les répétitions ça ne devait pas être de la tarte!

Vous l'aurez compris, notre Cass est incroyablement douée et donne de son talent, mais en ce qui concerne les hommes, ça va la laisser sans voix...
Toujours est-il que ces quatre-là vont devenir les Mamas and papas, portés surtout par le talent de Cass Elliot.

Un chouette album de Bagieu, qui donne envie de réécouter à l'envi California Dreamin'...

vendredi 22 janvier 2016

La lettre qui allait changer le destin d'Harold Fry, voyage initiatique en Angleterre pour un retraité doux- dingue


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Harold mène une existence sereine et pépère dans le sud de l'Angleterre, limitant ses déplacements du salon à la chambre, de la chambre à la salle à manger, de la salle à manger au jardin, quand il est en bonne forme.

Il est le destinataire un matin de la lettre d'une amie perdue de vue depuis des lustres, lui annonçant qu'elle va mourir. Bouleversé, il décide de lui répondre puis de poster la lettre.

Mais arrivé à la boîte aux lettres, Harold songe qu'il pourrait pousser un peu plus loin jusqu'à la prochaine letterbox, ça lui dégourdirait un peu les mollets. La suivante est en vue, et il se dit que ça lui fait du bien tout ça, porté qu'il est par une noble cause. Et voilà notre Forrest Gump anglais qui attaque une longue marche pour aller porter en mains propres sa lettre, le coeur plein d'espoir et les semelles pleines de vent.

C'est sa bobonne qui va en faire une tête!
Commence un périple inédit, où l'on suit Harold avec attention et tendresse.

La fin m'a déplue, une si jolie attention me faisait rêver! Et on retombe dans une triviale réalité. Harold méritait beaucoup mieux que cette fin d'histoire il me semble.

En cuisine avec Alain Passard, une aventure alléchante et délicate en bouche

Résultat de recherche d'images pour "christophe blain en cuisine avec alain passard" J'ai emprunté à la bibliothèque de mon quartier cette BD, en grande dévoreuse de livres et gourmande devant l'éternel que je suis. Réunir la bouffe et les livres: quelle  merveilleuse idée!   car nous serions bien en peine de choisir, n'est-ce pas?

Christophe Blain a suivi le chef triplement étoilé Alain Passard, esthète et artiste dans son restaurant L'Arpège, rue de Varennes à Paris.
 C'est avec une tendresse particulière et une admiration sans faille pour ce grand chef que Christophe Blain fait le portrait d'un homme passionné. Il ne se prive pas de donner aux lecteurs l'eau à la bouche, les recettes de Passard. Il ne se fait pas prier non plus quand il s'agit de se mettre à table et de goûter les plats confectionnés par la brigade de l'Arpège.
On le comprend fort bien.

Il suit également cet homme délicat jusque dans son potager, qui compose des tableaux jusque dans ses paniers. Amoureux des légumes, il s'attache aux couleurs, aux senteurs, aux parfums, aux accords: bref un virtuose, comme je vous le disais.













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