vendredi 19 février 2016

BD Sept personnages célèbres de Molière enquêtant sur sa mort mystérieuse



J'ai la vie de Molière affiché en énorme dans ma salle (exposé de mes élèves), et le dramaturge est pour moi omniprésent et capital dans ma vie et dans mon métier. Mon amour du théâtre est inconditionnel. Vous comprendrez que lorsque j'ai aperçu cet album, je m'en suis emparée, juste intriguée, et également pour avoir le plaisir de retrouver cet univers théâtral. Mais allais-je le retrouver?
Force est de constater que oui, plutôt. L'ensemble est précis, voire ciselé. Peut-être un peu trop de violence et de sang: je suis pour les règles du théâtre classique: pas d'effusions de sang sur scène!
Il n'y en a d'ailleurs pas dans les pièces de Jean-Baptiste: beaucoup plus d'amour, d'amour de la vie, de rires et de comédie, d'alexandrins, que de complots, de gardes du cardinal et autres violences stériles.



SEPT est aussi une série bâtie sur le chiffre mythique, sur différents domaines, comme vous le constatez ci-dessous. 




Comment braquer une banque sans perdre son dentier, de Catharina Ingelman-Sundberg

Cinq petits vieillards: Martha, Stina, Anna-Greta, Le Génie et le Râteau (oui les hommes n'ont que des surnoms!) s'éteignent à petit feu dans une maison de retraite à Stockholm. On les traite de manière intolérable, on rogne sur leur nourriture, on les pose devant la télé gavés de tranquillisants. Situation scandaleuse qui les fait réagir et ranime la flamme de leur rébellion. Bien décidés à ne pas passer l'arme à gauche de sitôt, mais plutôt à commencer une nouvelle vie au soleil, les voilà qui s'évadent et projettent de faire le casse du siècle.

Ces suédois ont décidément bien la verve comique, avec leur titre à rallonge énigmatique et cocasse. Inévitablement cela nous fait penser au Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire.
Il n'y a que des vieux pour imaginer que la prison est bien mieux que la maison de retraite, et donc l'envisager sérieusement!
Evidemment rien ne va se passer comme prévu. Au rythme de leurs déambulateurs, l'aventure va prendre une tournure inédite, et on va s'accrocher à eux, comme eux à la vie, au soleil.


jeudi 4 février 2016

La minute de vérité, roman d'art et d'amour , de Bjorn Sortland

C'est le journal intime d'une norvégienne de 17 ans, Frida, qui commence à écrire quand elle apprend qu'elle est atteinte d'une maladie des yeux, et qu'elle risque de perdre la vue. Là voilà décidée du coup à réaliser tout ce qu'elle n'a jamais osé: partir à Florence par exemple, et voir tout ce qu'elle ne verra peut -être jamais plus.
Ses rêves de grandeur s'arrêtent (non! continuent) au Mcdo de la gare de Florence où elle rencontre Jakob, 19 ans (intéressant), norvégien lui aussi (Chance! je me demande quelles sont les probabilités de rencontrer un norvégien à Florence... mais passons), beau gosse vous vous en doutez (of course), et (étonnamment) cultivé: il doit rédiger des articles sur l'histoire de l'art et parcourir l'Europe pour admirer les 33 tableaux qu'il a choisis.
Le garçon est intarissable sur les 33 représentations de la Crucifixion (si, si, mais je vous assure que ça ne va pas l'empêcher de tomber amoureuse, bon c'est vrai que ce n'est pas éminemment romantique), et elle va boire ses paroles tout au long de leur périple.
Son récit alterne donc entre ses ébahissements de jeune fille en fleur face à un Apollon, et son admiration pour la culture de ce jeune homme.

Le livre présente toutes les reproductions des tableaux, et offre une vraie vision de l'histoire de l'art, intéressante, voire passionnante. On tomberait presque amoureuse de Jakob, nous aussi!
(C'était notre minute de vérité)
Pour savoir ce dont il s'agit, lisez donc l'histoire de Frida.


California dreamin' de Pénélope Bagieu

Je retrouve avec joie ma chouchoute Pénélope, mon illustratrice préférée. J'ai appris il n'y a pas longtemps qu'elle vivait aux Etats Unis, et voilà qu'elle sort un album narrant la vie d'Ellen Cohen, alias Cass Elliot, du groupe mythique folk pop des Mamas and Papas, de la fin des années soixante. Je connais aussi sa passion pour la musique: génial donc qu'elle conjugue les deux à présent.



Elle a choisi une narration selon plusieurs points de vue: celui sa soeur, qui explique son besoin de manger compulsif, celui de son père, fan d'opéra qui l'a fait baigner très vite dans la musique...

Très vite on se prend d'affection pour cette super nana qui affirme à vingt ans: "Je serai la grosse la plus célèbre du monde." et qui plaque Baltimore pour aller tenter sa chance à New York. Elle a une joie de vivre et une détermination formidables, et elle embarque son monde dans ses aventures: animation d'une émission de radio où elle affirme détester la musique folk! puis un premier groupe qu'elle forme après avoir rencontré (pardon être tombée amoureuse) Tim, un deuxième: les Mugwumps, dont l'occupation favorite, elle le reconnaît, consiste surtout "à se défoncer au LSD et à raconter des blagues scato."

Elle tourne ensuite autour des Journeymen, car elle est raide dingue de Denny (Doherty), qui lui est amoureux de Michelle (Gilliam), laquelle est en couple avec John (Phillips). On est a la fin des années soixante je vous rappelle: les répétitions ça ne devait pas être de la tarte!

Vous l'aurez compris, notre Cass est incroyablement douée et donne de son talent, mais en ce qui concerne les hommes, ça va la laisser sans voix...
Toujours est-il que ces quatre-là vont devenir les Mamas and papas, portés surtout par le talent de Cass Elliot.

Un chouette album de Bagieu, qui donne envie de réécouter à l'envi California Dreamin'...