mercredi 20 juillet 2016

Journal d'un corps, de Daniel Pennac, où tout est dit dans le titre

Cela commente par un avertissement au lecteur: les pages qui vont suivre ne sont pas de la plume de l'auteur, mais du père d'une amie qui lui a demandé expressément de publier le journal de son papounet:  quelques (il y en des dizaines!) carnets trouvés après sa mort.
Bon.
Encore un roman qui va décrire la vie de quelqu'un qui n'est pas l'auteur. mais je vais forcément me poser la question: ça devient une obsession!
Toujours est-il que Pennac a dû faire un tri dans ce qu'il a choisi de publier. Mais pourquoi le publier à son nom, et pas à celui de cet homme dont on nous raconte la vie, et très intimement? Donc c'est inventé? C'est un journal fictif de ce qui a bien pu se passer chez un homme lambda de ce siècle: né entre-deux guerres, mauvaise relation avec sa mère, père adulé, puis marié, des enfants, un adultère, pépins physiques,  petits enfants, corps qui vieillit, qui lâche... LA vie quoi?!
C'est peut-être une des prétentions de Pennac, comme un roman d'ailleurs, offrir des morceaux de vie. Vraie ou pas, on s'en moque. L'important c'est l'émotion. Et l'amour des mots.



Tout est extrêmement sincère et sent le vécu (si je puis me permettre), et l'on rit, franchement.


Ce journal d'un corps nous fait entrer dans la tête d'un garçon de 12 ans en septembre 1936 et nous emmener jusqu'à ses 87 ans et 19 jours.
Tout est vu via le physique, le corporel.  Son corps est le sujet: ses ressentis, ses douleurs, ses émotions: ce journal nous livre l'intimité d'un homme de 1936 à 2010.

C'était étrange d'être dans la tête d'un homme du XX°siècle, puis peu à peu, je me suis prise au jeu, même si la narration de ses douleurs et autres problèmes physiques était parfois un peu pesante, il demeurait dans son thème, on ne pouvait donc guère le lui reprocher.

" 13 ans, 1 mois, 8 jours            Mercredi 18 novembre 1936

Je veux écrire le journal de mon corps parce que tout le monde parle d'autre chose."
(...)

"73 ans, 2 mois                        Mardi 10 décembre 1996
On parle beaucoup de maladie autour de moi. 
"Toi, tu ne peux pas comprendre, tu n'es jamais malade!" Une des vertus de ce journal aura été de préserver tout un chacun des états de mon corps Mon entourage y a gagné en bonne humeur."

73 ans, 2 mois, 2 jours                 Jeudi 12 décembre 1996

Je suis une clepsydre."


Oui. C'est cela. LA vie, quoi.

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